Le parcours d’Olivier Defaux reflète à lui seul les fulgurances de la Tech. Il a créé Dreamtronic il y a dix ans dans la pépinière Cap@Cités que le Grand Périgueux ouvrait à peine à Cré@Vallée (Coulounieix-Chamiers). Sa startup a poussé sur une idée initiale de tablette appliquée au jeu de société pour ouvrir au fil du temps une grande variété de déclinaisons. Elle emploie maintenant 12 à 20 personnes à Périgueux et Angoulême, selon les projets en cours. Celui qui changeait alors de vie, abandonnant son activité de pharmacien industriel pour laisser libre cours à sa curiosité pour le numérique et ses formidables possibilités, n’a cessé de se perfectionner dans l’intégration de nouvelles interfaces hommes-machines. « Ce qui m’intéressait alors et m’intéresse toujours, c’est d’ouvrir des territoires inconnus car tout est possible dans ce type d’activités, on peut se permettre d’être créatif, de défricher des secteurs. »
Et c’est sur cette curiosité des technologies émergeantes qu’il espère fédérer les membres de la toute fraîche French Tech Périgord Valley. « En dix ans, j’ai déjà connu des sauts technologiques importants, le principal étant l’arrivée de l’intelligence artificielle. Nous ne sommes qu’aux débuts de l’IA, avec des promesses à tenir, beaucoup d’applications vont émerger de l’informatique évoluée, avec les réseaux de neurones profonds. »
Un nouveau monde
C’est parce qu’il a conservé le contact avec la pépinière et gardé un œil sur ce qui s’y passe, parce qu’il aime échanger et créer du lien entre créateurs, qu’Olivier Defaux a accepté d’assurer la présidence de cette nouvelle structure. « On le voit avec la crise Covid, les tendances vont s’accélérer. Il n’est pas simple de se retrouver dans cette économie, d’aller vers les bons partenaires pour monter des dossiers en soutien de l’innovation, de travailler avec les laboratoires de recherche… » En tissant des liens dans l’univers des startups et du digital, la French Tech Périgord Valley veut stimuler les coopérations, en créant aussi les synergies avec l’enseignement supérieur. Investisseurs, ingénieurs, designers, développeurs, grands groupes, PME, associations, médias, opérateurs publics, institut de recherche, organismes de formation, le point commun de ses membres réside dans la possibilité d’intégrer les technologies émergentes. Dès l’incubation ou plus tard, ils seront soutenus dans leur recherche de solutions technologiques pour de nouveaux usages. « Nous souhaitons témoigner de notre parcours ou donner notre avis sur un business model sans jamais nous substituer aux conseillers spécialisés. »
L’expérience des uns pouvant calmer l’élan des autres, le mentorat est précieux au démarrage car il faut arriver à vivre de son projet dans un monde numérique constellé de services gratuits : il faut trouver le moyen de valoriser ce qu’on a créé. « On peut avoir une idée très intelligente, mais invendable car personne ne paiera pour elle, surtout pour les applications Smartphone. » L’association aidera aussi à aller chercher les financements de la Région, le Crédit impôt recherche, le crédit impôt innovation et les nombreux dispositifs existants… « Quand on ne l’a jamais fait, c’est compliqué. On a nous-mêmes mis du temps à accéder à la bonne information, au bon contact, au bon dossier à remplir. On peut partager nos réseaux. »
Un territoire numériquement attractif
L’annuaire que prépare la French Tech Périgord Valley sera accessible à tous les acteurs concernés. Mais pour adhérer à la structure il faut s’inscrire dans un processus d’innovation, qu’elle a vocation à favoriser dans tous les domaines. « Nous ne sommes pas dans le schéma d’un club où les entreprises font du business entre elles. » Y seront accueillies des sociétés existantes qui veulent se lancer comme des entreprises constituées sur d’autres secteurs qui réorientent une partie de leur activité, pas seulement des startups même si le but reste de soutenir des créateurs. Un repérage du fort potentiel local est à l’œuvre. « La Tech, c’est un état d’esprit, on ne veut pas être restrictif sur le digital et sommes ouverts notamment à l’agrotech, avec l’intégration de nouveaux processus de production ou de drones en agriculture. »
En faisant rayonner les compétences et savoir-faire déjà ancrés en Dordogne, l’objectif est d’attirer d’autres jeunes entreprises innovantes et de promouvoir la destination Périgord au-delà de son attrait touristique. L’écosystème en place est à même de stimuler les coopérations et de susciter des partenariats fructueux.
Réseau French Tech
Créée fin 2013 par le Ministère de l’Economie et des Finances pour soutenir la croissance des jeunes pousses, la French Tech se déploie en France et à l’international sur 53 communautés et 13 capitales, sur des territoires engagés dans des dynamiques innovantes. Ce label distingue les écosystèmes de startups et d’entreprises innovantes, notamment AgriTech pour tenir compte des spécificités rurales. La French Tech Perigord Valley, inscrite dans le réseau de la French Tech Bordeaux Métropole, tête de pont en Nouvelle-Aquitaine, a été labellisée en mai 2020 pour sa capacité à fédérer des entrepreneurs, investisseurs, collectivités territoriales, associations, structures d’appui à la création autour du projet Digital Valley.
Membres fondateurs : Conseil départemental, Le Grand Périgueux, Chambre économique de la Dordogne, Communauté d’Agglomération Bergeracoise. Le Syndicat Mixte Périgord Numérique (SMPN), acteur majeur de la transformation numérique et des usages, est aussi devenu un partenaire privilégié de l’association.
Natalia Héraut. Directrice déléguée.
« Je voyais ce qui se passait ailleurs et j’avais hâte de travailler de façon plus opérationnelle et ambitieuse pour la Dordogne. Nous avons réussi à fédérer une équipe d’entrepreneurs et de décideurs publics qui ont eux aussi envie de mettre en avant l’innovation et l’entrepreneuriat. J’ai pour mission de valoriser les startups pour qu’elles se rencontrent et se rapprochent des entreprises et des collectivités locales. Leur implantation et leur croissance sont un vivier d’emplois. La Tech For Good qui relie les solutions Tech et digitales autour d’une société plus inclusive et durable est particulièrement mobilisatrice. On veut créer du lien au sein de l’écosystème déjà constitué pour répondre aux enjeux de cette transition. La crise rappelle que faire partie d’une communauté est essentiel, les moyennes et grandes entreprises peuvent y apporter leur retour d’expérience : celle d’Olivier Defaux a obtenu le statut Jeune Entreprise Innovante (JEI) pour sa Recherche et Développement, et elle s’implante à l’international. Tournée vers les autres réseaux French Tech en Région, la communauté Périgord French Tech aura à cœur d’échanger sur les bonnes pratiques et d’afficher ses ambitions. »
Contact : 06 86 08 73 58 ou n.heraut.frenchtechperigordv@gmail.com