Après l’exposition de leur travail ce mois de juin, les huit jeunes designers embarqués dans ce nouveau programme de l’École des Arts Décoratifs ont restitué leurs projets et motivé leur approche, prouvant une capacité à redynamiser ce territoire, situé dans le périmètre du Parc naturel Périgord-Limousin. Depuis la dernière rentrée universitaire, ils ont exploré les diverses facettes locales pour répondre à des commandes de la Communauté de Communes du Périgord Nontronnais (Vivre son adolescence en milieu rural), du Pôle expérimental des métiers d’art de Nontron et du Périgord-Limousin (Que peut l’économie sociale et solidaire pour les professionnels des métiers d’art en milieu rural ?) et de l’Ehpad (Améliorer le soin et l’accompagnement des personnes âgées en milieu rural), avec le soutien des acteurs locaux.
En immersion
Installés durant 10 mois dans une grande maison au cœur de Nontron, ils se sont appliqués à répondre à ces problématiques concrètes en partageant la vie locale. Une expérience qui tient à la fois de la résidence, du laboratoire, de l’incubateur et du bureau d’études… enrichissante pour les commanditaires comme pour les étudiants, l’École et les usagers des thématiques choisies.
Ce magazine vidéo donne la parole à Emmanuel Tibloux, directeur de l’École des Arts Décoratifs et à la responsable de ce programme, à des étudiants et à la directrice du Pôle métiers d’art, l’une des commanditaires : des témoignages qui ouvrent des perspectives pour l’arrivée de la promotion suivante, en cours de recrutement.
Les enjeux
Confrontés à diverses formes de déprise, engagés dans une dynamique de transition que la crise sanitaire tend à accélérer, les territoires ruraux sont confrontés à des questions de mobilité, de réorganisation des services au public, de vieillissement de la population, d’accès aux soins, de fracture numérique, d’alimentation… ce qui bouscule des formes de convivialité et d’organisation du travail.
Le design, qui accorde une importance capitale aux usages, a un rôle à jouer sur les champs d’application peu explorés de la ruralité : avec ce terrain d’études, l’École contribue à former une génération d’artistes et de designers engagés dans une transition vers un mode plus durable.
La deuxième promotion répondra à d’autres commandes de collectivités, d’associations et d’institutions, sur le thème de la ressource en eau notamment, mais aussi d’entreprises : la Sncf a déjà sollicité le programme pour réfléchir à la façon de contrer l’auto-solisme. Les étudiants se confrontent à des enjeux réels, des sujets prioritaires pour le territoire et susceptibles de concerner la ruralité en général.
