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Entre Fils, promouvoir la mode autrement, et en conscience

TEXTILE. SECONDE VIE. Respectivement couturières et tisserandes, Véronique, Sabine, Charlotte et Yolanda ont uni leurs forces et leur talent pour sensibiliser à travers leur association Entre Fils à la réutilisation et à la transformation des déchets textiles. Elles occupent depuis quelques mois un local à la sortie du bourg de Milhac de Nontron, réaménagé en magasin, atelier de couture et de tissage.

Désireuses de transmettre leur savoir-faire, elles mettent en avant une mode plus respectueuse du style et de la morphologie de chacun, une mode en conscience, pour se sentir bien dans ses vêtements.

Un local amené à évoluer

Grâce à l’intervention du maire de Milhac-de-Nontron, Pascal Méchineau, elles ont trouvé rapidement un emplacement adapté à leur projet, les bureaux inutilisés d’une scierie. Situé sur l’axe Villars-Limoges-Saint-Jean-de-Côle, le local dispose en outre d’un parking. Deux espaces sont opérationnels : une salle faisant office d’atelier couture, et de lieu pour entreposer les vêtements à trier provenant de dons et de la recyclerie du Bandiat ; un atelier de tissage de la laine et un magasin nécessitant encore des aménagements, pour ranger et présenter les vêtements de seconde main ou transformés.

©Maëlle Girard

 

 

 

 

 

Les quatre partenaires nourrissent également le projet d’acquérir du matériel supplémentaire : métier à tisser, machine à coudre ; elles veulent aussi aménager une pièce en laverie pour le nettoyage des vêtements et le feutrage de la laine.

Des ateliers associatifs pour voir la mode autrement

Qu’il s’agisse de customiser des vêtements neufs, de transformer ceux qui ont déjà vécu, de filer ou de tisser la laine, les couturières Véronique et Sabine et les tisserandes Charlotte et Yolanda souhaitent avant tout transmettre leur savoir-faire.

« Nous sommes là pour les accompagner dans la création, explique Véronique. Cela peut faire peur de se dire que l’on va créer un vêtement ; les personnes se rendent compte que cela se fait. On redonne envie aux gens, ajoute Sabine, et surtout, les participantes ont une pièce unique ».

Une démarche qui convainc de plus en plus, notamment « de jeunes femmes pour des retouches par exemple, souligne Véronique. Elles achètent les vêtements de seconde main au magasin et nous sollicitent. Elles ont cette envie de ne plus acheter du neuf ».

La plus belle pour aller défiler

Si les deux défilés organisés par l’association suivent la programmation classique, printemps-été automne-hiver, la comparaison s’arrête là. Les mannequins de 3 à plus de 70 ans, et de toute morphologie, choisissent avec Véronique et Sabine, les vêtements qu’ils souhaitent porter et qu’ils vont transformer avec les deux professionnelles.

« Notre objectif, insiste Véronique, est de montrer que l’on peut être beau, être belle, quel que soit le vêtement que l’on porte, et de voir que la majorité des personnes n’ont jamais eu l’idée qu’elles défileraient un jour du fait de leur morphologie ».

« Ce que je trouve beau, ajoute Charlotte, c’est que Véronique et Sabine partent de la personne pour qu’elle se sente bien et heureuse quels que soient son âge et sa morphologie. C’est cela la beauté. C’est prendre ce qu’est la personne et qu’elle se sente belle ».

Une constatation confirmée par l’animateur chargé de la musique lors du dernier défilé : « ça n’a rien à voir avec les autres défilés ce que vous faites ; vos mannequins, elles rient, elles sont heureuses ». Heureuses et belles ; d’avoir trouvé un style qui leur ressemble, et qui n’est pas forcément celui que l’on trouve en magasin.

Valoriser la laine locale

Reconverties dans le métier de tisserande, Charlotte et Yolanda créent des objets autour de la laine de mouton locale ou de laine de couleur qu’elles se procurent auprès de la filature creusoise Fanty.

 

 

 

« Nous sommes en lien avec le tondeur Thierry Thoreau.Il nous met en contact avec des particuliers ou des éleveurs en extérieur. Nous récupérons les toisons et les expédions dans une station de lavage dans les Pyrénées, pour les nettoyer, les carder et les filer ».

Si les deux femmes envisagent de fabriquer à terme leurs teintures végétales, l’idée est aussi et surtout, ajoute Charlotte, « de valoriser la laine locale et de produire des vêtements, des sacs, des accessoires, en se fournissant en laine dans un périmètre de 30 km ». En 2024, Charlotte et Yolanda, proposeront les ateliers Yocha d’initiation au tissage et au feutrage de la laine.

Page Facebook Entre Fils et Page YoCha

 

Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=arDRLD8F9LI