Pas moins de 1200 emplois en CDI sont en effet à pourvoir sur les douze prochains mois en Dordogne. Il s’agit du résultat d’une enquête réalisée auprès d’une quarantaine de PME périgourdines (comptant plus de cent collaborateurs), confirmant la dynamique de reprise économique.
Un secteur industriel en développement
En forte croissance, l’industrie fait sa mue depuis vingt ans et n’a pas à rougir par rapport à d’autres secteurs d’activités. Pourvoyeuse d’emplois très différents, adaptés à tout type de profil, du plus spécialisé au plus généraliste, « elle est en outre engagée dans sa transformation numérique grâce aux nouvelles technologies, ainsi que l’a indiqué Natalia Héraut, et en mesure de proposer des emplois plus attractifs ».
« Son essor dans les territoires, a insisté François Gaillard, est un atout économique et sociétal, notamment en termes de pouvoir d’achat et d’emploi ; en effet, pour un emploi créé dans l’industrie, trois à quatre emplois sont générés dans l’économie locale ». Enfin, bonne élève sur le plan écologique, elle a réduit de 25 % son empreinte carbone et pourra faire encore mieux avec la relocalisation des entreprises industrielles, la production à l’étranger générant un déficit de 11 % de carbone.
Des solutions durables aux besoins de recrutement
Responsable du pôle formation de l’UIMM, Catherine Queyroi a présenté les différents dispositifs pour pallier le manque de personnel.
« Ouverte aux jeunes de 16 à 30 ans et au-delà de cet âge pour les personnes en situation de handicap et celles qui veulent créer leur entreprise, l’alternance est une première piste, largement prisée par les industriels, indique-t-elle, ajoutant qu’il s’agit d’une formation terrain répondant aux besoins spécifiques du poste proposé ». Gage de compétences réelles, l’alternance permet de plus aux jeunes de capitaliser une expérience adaptée, et de s’insérer durablement sur le marché du travail.
Un autre dispositif permet aux personnes souhaitant se reconvertir, via le Programme régional de formation (PRF), d’accéder aux postes industriels à pourvoir. La formation est ainsi entièrement financée par le Conseil régional Nouvelle Aquitaine, avec la possibilité pour un demandeur d’emploi n’ayant plus d’allocations de prétendre à une rémunération en fonction de ses années antérieures de travail. « Cette formation, a précisé la responsable, un Certificat de qualification professionnelle, validée par un titre, est ainsi reconnue par l’ensemble de la branche professionnelle ainsi que par les industriels, et donne la possibilité de travailler dans plusieurs secteurs de l’industrie. Elle dure sept mois et alterne avec huit semaines de stage en entreprise. »
Des métiers industriels en tension
« L’industrie, ainsi que les différents métiers qu’elle propose, explique Catherine Queyroi, n’est pas toujours bien connue du grand public ». Différents postes y cohabitent et ne nécessitent pas au démarrage des compétences spécifiques. La ponctualité, la capacité à travailler en équipe, à communiquer, constituent des savoir-être recherchés et accessibles aux demandeurs d’emploi.
« Plusieurs métiers, énumère la responsable, sont aujourd’hui tout particulièrement en tension. Celui de conducteur de ligne, d’opérateur de production, qui peuvent évoluer dans le tissu industriel local : agroalimentaire, métallurgie, chimie, cosmétiques. »
On trouve également les postes gravitant autour du travail du métal : chaudronnier, un métier consistant à façonner le métal, celui de soudeur. La maintenance industrielle, nécessitant des connaissances en électricité, en mécanique, en automatismes, est caractérisée par la polyvalence et la diversité des compétences requises.
Plus de cent postes sont à pourvoir dans ces métiers-là, rien qu’en alternance. Une promotion de dix personnes est actuellement au CFAI en reconversion professionnelle, pour exercer le métier de conducteur d’équipements industriels, avec un emploi assuré au terme de la formation, le 15 avril. « Avec ce premier niveau de qualification, souligne Catherine Queyroi, la personne pourra monter en compétences et évoluer dans l’entreprise grâce à un accompagnement de cette dernière. »
De nombreux postes sont également à pourvoir dans d’autres domaines industriels : la qualité, portant sur la vérification des produits finis, tous les métiers liés aux process, aux méthodes, à la logistique, aux expéditions, y compris au domaine commercial.
En bref, une panoplie de métiers accessibles dans les industries, en correspondance avec les différents profils. «Enfin, conclut la responsable, en constante mutation, les postes évoluent notamment sur le volet numérique et digital, avec un souci d’adaptation à l’environnement de travail, à l’ergonomie du poste, permettant d’en réduire considérablement la pénibilité. »
Le numérique recrute aussi
« Avec 1 million de start-up employant 3 millions de personnes en France, pour une marge de progression de 20 % par an, le numérique et les nouvelles technologies sont en plein essor, avec des milliers d’emplois à pourvoir », indique Natalia Héraut. Tous les secteurs d’activités sont représentés avec beaucoup de postes créés entre l’industrie et le numérique.
Ce secteur de la tech recrute essentiellement des profils polyvalents, qualifiés, souvent des cadres en reconversion, avec la volonté de féminiser un secteur encore trop masculin.
Désireuse d’attirer de nouveaux talents, la FTPV a élaboré un guide des métiers du numérique et des nouvelles technologies, disponible sur son site. Il fournit des informations détaillées quant aux compétences, savoir-faire et savoir-être qui peuvent s’avérer particulièrement adaptés à des candidats en reconversion professionnelle.
L’aide à domicile, un secteur toujours en tension
Témoignage de Lila Bannes, responsable des ressources humaines de l’ADHAP, spécialiste de l’aide et du maintien à domicile, régie en réseau national et comptant 180 centres en France dont un à Périgueux : actuellement, cette structure recherche tout particulièrement des aides à domicile, des aides-ménagers et des aides-soignants. Elle se propose d’accompagner les personnes intéressées dans un premier temps par une immersion, afin de découvrir le métier, et fournit également une formation certifiante d’une année via son école. Tout comme les différents métiers évoqués précédemment, il n’est pas nécessaire d’avoir des compétences spécifiques, le savoir-être constituant le plus important.