Au cœur de la forêt de la Double, dans un parc abritant une grande diversité d’arbres, de plantes, nous sommes accueillis par des Doublorigènes dès le seuil de l’entrée. Présents sous la forme de sculptures, ce sont des êtres imaginaires censés être les premiers habitants de la Sylve. Leur appellation résulte d’un jeu de mots. Ces sympathiques créatures sont sorties de l’imagination de Dominique Perez, ancien professionnel des arts du spectacle et passionné de sculptures. Avec sa femme, il a transformé un ancien jardin familial, laissé à l’abandon, en un espace de verdure unique où se mêlent dimension artistique, biodiversité, détente et jeux. Depuis janvier, leur fille Mathilde est la nouvelle maîtresse des lieux. « Nous sommes en période de transition. Le parc sera ouvert au public cet été, avec un peu moins de sculptures en bois », précise la jeune femme.

Ce jardin offre une richesse botanique extraordinaire. À côté des classiques poiriers, pommiers et muriers, se côtoient des arbres originaires des quatre coins de la planète. On peut ainsi observer un arbre de Judée, un clérodendron, connu sous le nom de l’arbre du Curé, ou un cedrela flamingo, petit arbre chinois qui se dresse en colonne et s’orne de longues feuilles pennées d’un rose vif, spectaculaires au printemps. On peut aussi goûter à une plante ayant le goût d’une chips à l’oignon : on vous laisse la surprise de la découverte.
Une cinquantaine de jeux

Autre particularité, l’espace de jeux en bois, à l’ombre des grands arbres. Il y en a une cinquantaine au total, pour toutes les générations, à partager en famille ou entre amis. Certains sont inspirés de modèles anciens, comme le chamboule tout, ou la boule de fort, jeu traditionnel des Pays de la Loire, encore pratiqué en Mayenne et dans le Maine et Loire. On prend le temps de développer son adresse, sa réflexion, tout en s’amusant.
Mathilde, qui compte conserver l’arboretum, souhaite poursuivre l’accueil de scolaires, et proposer des animations autour de la nature et de l’art. « À l’avenir, je souhaite continuer à conserver cet aspect de musée à ciel ouvert », précise la jeune femme.
Formée aux arts dramatiques et au théâtre, titulaire d’une licence Staps, avec une spécialisation sport et handicap, personne-ressource pour les autistes et spécialisée dans les troubles du neuro-développement, Mathilde a un parcours extraordinaire. Son dernier métier : professeure des arts du cirque à Boulazac. Mathilde ne manque pas de projets pour assurer la pérennité de cet héritage familial. « J’ai pensé à plein de choses, notamment en faire un lieu de répit, pour les personnes en situation de handicap et leurs familles. Il y a de nombreux sujets sur lesquels j’ai envie de travailler. Pour que ce lieu vive. »
Développer un pôle éducatif, social et culturel

Son rêve, d’ici quelques années, serait de développer ici un pôle éducatif, social et culturel. Dans l’immédiat, Mathilde Perez peaufine la rénovation de la maison d’habitation, celle de ses grands-parents, abandonnée depuis des années. C’est au rez-de-chaussée qu’elle va accueillir un premier stage de cirque pour les enfants à partir de 5 ans, du 28 avril au 2 mai, l’après-midi. Les enfants pourront s’initier à des jeux de jonglages, des exercices d’acrobatie. Un festival des arts du cirque est organisé samedi 17 mai, à destination des habitants des alentours. Des stages de cirque seront aussi proposés en juillet, tous les matins.
Claude-Hélène YVARD