Dans l’imaginaire commun, la médecine du travail n’a pas toujours une bonne image. Et pourtant, le Service prévention santé travail Corrèze-Dordogne (SPST 19-24) brise les codes par son engagement, son innovation et les nombreux événements qu’il organise.
Et c’est par choix qu’Alexane Dupuy, 28 ans, est venue y faire sa dernière année de médecine en tant que “médecin junior”. Selon elle, dans son université, seuls sept étudiants choisissent cette spécialité chaque année, et ils seraient 50 sur tout le territoire national à s’orienter vers ce choix de carrière.
Lors de ses études de médecine à Bordeaux et Limoges, elle a décidé dès sa sixième année de se spécialiser dans la médecine du travail, domaine dans lequel elle a fait ses trois ans d’internat auprès de médecins psychiatres, de la MDPH, du centre de pathologies professionnelles de Bordeaux… et le SPST 19-24, où elle a déjà fait un stage de six mois.
Prévenir plutôt que guérir
Être médecin du travail a vite été une évidence pour la jeune Périgourdine, attirée “par la prévention plutôt que le soin”. Ce qu’elle aime ici, c’est “prévenir plutôt que guérir”. Avec les nombreux conseils prodigués aux salariés que les médecins voient chaque jour, ils évitent et veillent sur les risques psycho-sociaux, mais aussi les troubles musculo-squelettiques ; c’est cette pratique qui passionne Alexane Dupuy.
Ce qui lui a plu dans ce domaine, c’est “cette spécialité innovante où on travaille avec différents corps de métiers, où on touche toutes les entreprises, où on aborde tous les gens et leur vie”. Autre atout de la médecine du travail pour la jeune femme : l’équipe pluridisciplinaire qui compose le SPST 19-24 avec des techniciens, des infirmiers, des ergothérapeutes… “Cela permet de ne pas se sentir seul, on peut discuter ensemble des situations des patients, c’est très intéressant.” En effet, 142 personnes travaillent au SPST 19-24 dont 36 médecins, 25 infirmiers, 19 intervenants en prévention des risques professionnels, 8 assistants techniques.
Une embauche à la clef
Pour devenir médecin du travail, Alexane Dupuy a dû se spécialiser pendant quatre ans. Médecin junior au SPST 19-24 depuis lundi 4 novembre, elle avait envie de revenir en Dordogne pour son cadre de vie, mais aussi sur son territoire d’origine, qui lui est cher, et où elle constate le manque de médecins.
Ici, elle est médecin salarié, et son année “junior” pourrait déboucher sur une embauche. Une perspective qui plaît à la jeune docteure puisqu’elle y apprécie la qualité de travail en tant que médecin salariée. “Cela permet un cadre de vie plus posé, et nous ne sommes pas isolés, on côtoie d’autres médecins et des spécialistes qui sont au sein du Service.”
En tant que médecin junior, c’est désormais seule qu’Alexane fait ses consultations, avec un tuteur, le Dr Jean-Michel Paris, qui l’avait déjà été lors de son stage.
Une réunion internationale d’experts organisés par le SPST 19-24
Pendant deux jours, jeudi 14 et vendredi 15 novembre, des experts de la médecine du travail vont se réunir à Sarlat, avec des représentants internationaux en médecine du travail venant du Japon, du Canada, de Centrafrique, du Royaume-Uni, de Norvège, de Belgique, du Portugal, d’Italie, et de Pologne, de Croatie et enfin de France.
Ensemble, ils vont débattre des pratiques en politique de médecine du travail. Des chercheurs, des représentants de la Carsat ou encore des représentants de médecins du travail seront présents lors de ce séminaire.
L’objectif de cette rencontre internationale est l’enrichissement mutuel et l’ouverture de nouvelles perspectives et de propositions pour faire avancer la santé au travail à l’avenir. Les résultats de ces travaux feront l’objet d’un livre blanc.