L’entreprise Philatélie 91 installée depuis 10 ans en Périgord Noir est un des leaders du négoce de timbres en ligne.
De Savigny-sur-Orge et l’Essonne où ils ont créé leur entreprise il y a près de 20 ans, ils n’ont conservé que le chiffre du département dans leur raison sociale : Philatélie 91. Là-bas, Simone et Pascal Bouhier avaient acheté et aménagé un magasin spécialisé dans les timbres et les collections qui avait pignon sur rue. L’affaire marchait bien, « mais on en avait assez de la région parisienne », soupire le couple. À Aubas, en Périgord Noir, où ils ont déménagé depuis une dizaine d’années, leur maison à flanc de coteau abrite à la fois leurs bureaux, leurs réserves et un petit showroom pour les clients qui prennent rendez-vous. Ils ne regrettent pas leur choix qui leur a permis de se développer au vert, en éliminant le stress qui met sur les dents.
Les épiciers du timbre
« On avait d’abord pensé partir dans les Vosges, mais on connaissait le Périgord pour les vacances et on a trouvé ici », sourit Simone. Ils ont profité des bons conseils de Jean-Marie Valdenaire, le président de l’amicale philatélique de la Dordogne, une figure du timbre dans le département. Une bonne connexion internet et téléphonique, un service postal qui fonctionne bien, un grossiste en timbre bien organisé installé à Sarlat : le couple a eu toutes les étoiles bien alignées. Désormais, quasiment tout le négoce se fait via internet.
Leur réseau et leur notoriété leur permettent de trouver des collections à acheter pour les revendre au détail. Ils n’hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour ramener des piles d’albums qui leur permettront de répondre aux demandes de leurs clients. Ils composent des années complètes pour les timbres français, des séries thématiques avec des timbres du monde, voire quelques raretés pour les connaisseurs. Leur stock, patiemment et constamment renouvelé, fait leur réputation. « Nous sommes des épiciers du timbre », s’amuse Pascal.
Les timbres amènent à tout
Le plaisir n’est pas hors de prix. Par exemple pour avoir les 40 timbres neufs parus en 1968, comprenant celui de un franc édité sur Lascaux, il ne faut débourser que 5,90 euros. Il y a parfois plus cher de frais de port, car ils sont réalisés en recommandés ou en Colissimo, toujours timbrés ! Chez Philatélie 91 pas de machine à affranchir, les envois se font avec de véritables timbres usuels ou de collection. Un timbre neuf garde pour toujours sa valeur faciale, quitte à devoir convertir les francs en euros. Quand la lettre ou le colis arrive constellé de vignettes multicolores, c’est déjà du bonheur pour les collectionneurs.
Les époux Bouhier ont travaillé autrefois dans la restauration et pour l’aéroport de Paris, avant de faire de la passion de Pascal pour la philatélie le métier qui les réunit. Il a commencé la collection tout jeune auprès de ses grands-parents. « Les timbres, ça amène à tout, ça permet de s’intéresser à tout. » Ils ont appris le métier patiemment, avec ses exigences de sécurité. Ils sont membres de la chambre des négociants et experts qui compte moins de 200 professionnels. Comme les antiquaires, ils assurent la traçabilité de leurs achats sur un livre de police. « C’est un petit milieu où tout le monde se connaît. »
Attractivité locale
L’entreprise fait vivre cinq personnes et demande beaucoup de manipulations. Il faut détailler et classer dans le stock les collections achetées. Quand partent les commandes, le collage des timbres prend facilement une demi-heure. La mise à jour du site Internet avec 40 000 références est aussi un gros travail. On y trouve tout le matériel pour les collectionneurs de timbres, mais aussi de monnaies, de cartes postales et de muselets de champagne.
On poste de moins en moins de courrier et on utilise de moins en moins de timbres, mais l’attrait de leur collection ne semble pas faiblir. Les clients fidèles de l’Essonne ont suivi Philatélie 91 sur Internet et la famille Bouhier n’en revient toujours pas de la chance d’avoir pu venir s’établir en Dordogne. « On travaille toujours beaucoup, mais avec quelle qualité de vie ! »
Tous les timbres viennent du Périgord
En Dordogne sont aussi imprimés tous les timbres français depuis 1970, depuis la décentralisation de l’imprimerie nationale de La Poste par le ministre Yves Guéna, futur maire de Périgueux. L’établissement très sécurisé est installé sur la zone industrielle de Boulazac. Il emploie 400 personnes et émet chaque année une centaine de timbres différents pour la France et d’autres pays. Le timbre le plus courant, la Marianne de l’avenir gravée par Pierre Bara d’après un dessin d’Olivier Balez, y a été présentée au président Macron en novembre 2023.
Des visites de l’imprimerie sont organisées certains jours. Renseignements : visites.philaposte@laposte.fr