Sensibilisée au handicap depuis sa première expérience professionnelle d’assistante RH et référente handicap, Julie Le Romanser s’est emparée du sujet. Elle est rejointe par Justine Morganti, responsable développement RH et recrutement et Sonia Lajoie assistante administrative RH. À leur initiative, le Comité handicap a été créé en novembre 2018 au sein du groupe Novi. Son ambition étant de structurer la politique liée au handicap en entreprise, autour du maintien dans l’emploi et du recours au milieu adapté.
Communiquer pour sensibiliser
« La première mission, explique Julie Le Romanser, a consisté en la sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs et des managers. Il s’agissait de casser les stéréotypes et d’accompagner la libération de la parole. Grâce aux différents partenaires, (Cap Emploi Dordogne, l’Agefiph, la Carsat, et le Service de Prévention Santé Travail 19-24,) les référentes handicap du Comité se sont professionnalisées et ont enrichi leur expérience. Boîtes à outils, réunions de référents, partage de bonnes pratiques leur ont permis d’améliorer l’accompagnement des salariés, avec une meilleure connaissance des dispositifs existants.
Une totale indépendance
« Même s’il y a encore un travail de fond à effectuer, insiste Julie, nous avons acquis une légitimité auprès des collaborateurs. Elle est indispensable pour que les personnes en difficulté sur leur poste, freinées par l’étiquette collée au handicap, osent enfin franchir notre porte et acceptent la main que nous leur tendons. Le Comité, souligne la jeune femme, a carte blanche dans l’élaboration des actions de sensibilisation, grâce à la confiance de la hiérarchie autant que de la direction. Une confiance favorisant la validation et la réalisation de 100% des aménagements de postes matériels ou organisationnels proposés par Cap Emploi 24. Qu’il s’agisse de la logistique, des points de vente, des instituts ou des établissements administratifs. »
Un partenariat gagnant-gagnant avec des associations engagées
Des informations régulières sont adressées à l’ensemble des collaborateurs, concernant les initiatives mises en place. L’action au bénéfice de l’association « Jeune et rose » (jeunes femmes de moins de 40 ans atteintes d’un cancer du sein) s’est appuyée sur la contribution d’un artiste local Romain Sudret. Il a créé des bustes dont 75% du prix de vente ont été reversés à la Ligue contre le cancer Dordogne.
L’opération au profit de « Mon bonnet rose » a permis de récolter des tee-shirts auprès de collaborateurs et de clients. Revalorisés, ils ont été transformés en bonnets de chimiothérapie par l’ESAT les Papillons Blancs et redistribués. « D’autres projets ont été également menés, ajoute Julie, notamment avec le SPST 19-24, avec l’ambition de former les managers. L’objectif étant qu’ils puissent intégrer, accompagner et détecter les salariés en situation de handicap ». Ces formations seront également réalisées pour les représentants du personnel, partenaires importants dans la sensibilisation des salariés.
Systématiser le recours au milieu adapté
Durant quatre ans, le groupe Novi a eu recours ponctuellement aux Établissements de Service d’Aide par le Travail (ÉSAT) pour des missions de sous-traitance. Les kakémonos et les stylos du groupe ont ainsi été réalisés par les résidents des Papillons Blancs, tandis que les calepins l’ont été par ceux de l’APEI 24. Ce partenariat déjà balisé va désormais se structurer afin d’être systématisé et développé avec les différents partenaires sur l’ensemble du territoire national.
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Engagée depuis de nombreuses années pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, l’entreprise industrielle Cofidur est partenaire de la Plateforme de Formation d’Orientation (PFO) de Clairvivre. Cette collaboration favorise des périodes de stage pouvant aboutir à des embauches lorsque les compétences sont avérées suite aux stages effectués.
« Dans l’adn de Cofidur »
Le secteur d’activité de l’entreprise se prête au recrutement des personnes faisant l’objet d’une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). « Par rapport à d’autres entreprises industrielles, explique Aurélie Costedoat, responsable RH de l’entreprise, les conditions de travail sont plus favorables. Il n’y a pas de charge, pas de bruit, et le travail peut se faire en posture assise. »
« Le partenariat avec Clairvivre, souligne-t-elle est particulièrement adapté, dans la mesure où la PFO forme à certains de nos métiers. Une session de CQPM (Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie) de monteur câbleur de dix places, pour laquelle Pôle Emploi se charge du recrutement par Méthode de recrutement par simulation (MRS), ouvrira prochainement. Trois places sont encore disponibles. »
Loin de poser problème, le recrutement de personnes en situation de handicap chez Cofidur reste stable. « Ce n’est pas forcément le cas d’autres publics pour lesquels les difficultés se posent sur le long terme dans le rapport au travail, conclut la responsable ».