Accueil BIEN avec les jeunes Derrière l’écran, l’inconnu

Derrière l’écran, l’inconnu

La campagne intègre une série d'affiches créées avec l'intelligence artificielle © Libre Mullenlowe
LUTTE CONTRE LA CYBERCRIMINALITÉ. Pendant les vacances scolaires, la vie de famille prend le chemin de loisirs partagés, on change de rythme, on se détend... C'est aussi le moment de prendre de bonnes résolutions pour protéger la vie des plus jeunes sur les réseaux. Une campagne percutante nous y invite.

Des milliers de photos d’enfants circulent quotidiennement sur les réseaux sociaux : 53 % des parents français ont déjà partagé du contenu sur leurs enfants et 43 % d’entre eux ont même commencé dès leur naissance (observatoire de la Parentalité et de l’Éducation numérique, février 2023). Cette pratique considérée comme ordinaire expose à de graves dangers : la campagne lancée par Caméléon, association engagée depuis 27 ans contre les violences faites aux enfants en France et aux Philippines, alerte et sensibilise le public. Photo de rentrée devant l’école, jeux d’eau en maillot… souvenirs sans malice pour les uns, tentations à portée de clic pour d’autres. 40 % des personnes ayant consulté des contenus pédocriminels en ligne ont ensuite cherché à contacter un enfant (Protect Children Suojellan Lapsia, 2024). Des Monsieur Tout le monde, dans tous les milieux.

Film coup de poing en caméra cachée

La campagne (libre mullenlowe) transpose dans « la vraie vie » les habitudes prises dans le monde virtuel : une mère distribue des photos de sa fille à des inconnus dans la rue en révélant des détails précis, habitudes et lieux de fréquentation, horaires d’activités, passions. La transposition est une méthode simple et efficace. Ce geste est choquant dans la réalité ? Il se répète à l’infini sur les réseaux. Message de la campagne : “Les prédateurs sexuels vous disent merci.” Personne ne distribuerait ses photos et informations à n’importe qui, alors pourquoi le faire sur les réseaux ?

Vraiment envie de partager ?

Le “sharenting”, contraction de “share” et “parenting”, qui désigne le partage de photos d’enfants en ligne par leurs parents, échappe au contrôle de ceux qui les publient : accessibles à des millions de personnes, les informations en cache, que l’on n’imagine pas (localisation, heures..), sont recherchées par des prédateurs pour être échangées sur des forums pédocriminels ou utilisées pour approcher les enfants.

Chaque publication augmente le risque qu’ils deviennent leurs cibles, qu’une brèche dangereuse permette de s’immiscer dans leur vie. Au-delà, l’association souligne l’importance des droits à l’image et à la vie privée des mineurs.