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Daniel Guiraud, l’éditeur qui écrit son propre chemin

Bien dans sa tête... de Linotte ! © IBF
JAMAIS TROP TARD. Il était une fois Daniel Guiraud, un “DG” qui, après des années à diriger avec brio une grande organisation, a décidé qu'il était temps de réaliser son rêve secret. Alors qu'il se préparait à savourer ses années de retraite, loin des réunions interminables et des décisions à prendre, il a une révélation : éditer des livres.

Tout au long de sa carrière, il avait eu une passion pour la lecture et l’écriture, et il se disait que, le jour venu, il pourrait consacrer son temps à cette aventure littéraire qu’il avait mise de côté pendant des années. Après tout, pourquoi attendre ? La retraite est l’occasion rêvée de faire de cette passion une réalité.

Quand la passion de l’écriture rencontre l’édition

Dans un monde où le secteur de l’édition se complexifie, des acteurs passionnés préservent l’essence même de la littérature. Daniel Guiraud, fondateur de la maison Édition La Linotte à Périgueux, fait partie de ceux-là. Cet amoureux des mots et des belles histoires a su créer un espace où la passion pour l’écriture et la lecture se mêle à un véritable désir de partage. Sa maison se distingue par sa volonté de soutenir des auteurs talentueux, mais souvent méconnus.

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Enfant, Daniel Guiraud a découvert le monde à travers les livres, le monde réel et imaginaire. Tout au long de sa vie, les livres l’ont accompagné. Sa passion pour la lecture l’a naturellement conduit vers l’édition. Pour lui, éditer, c’est avant tout faire découvrir et accompagner un auteur, mais aussi participer à la diversité culturelle.

De Marseille à la Normandie, de Paris à Avignon, il a travaillé dans le secteur de la protection sociale, où il a occupé des fonctions de direction générale, notamment dans les mutuelles et les caisses de retraite. Après ce riche parcours, il choisit de prendre une retraite active et de créer sa propre maison d’édition.

Du manuscrit à la rencontre avec le public

 “Dans une petite maison d’édition, les tâches sont multiples, de la réception de manuscrits à la présentation des ouvrages aux libraires et lecteurs. Selon l’étape de fabrication du livre, il faut travailler avec l’auteur, le correcteur, l’illustrateur, l’imprimeur…. Puis en faire la promotion et continuer avec les libraires, participer aux salons du livre, organiser des dédicaces, des animations… C’est passionnant. » La constante, c’est la ligne éditoriale à fixer et à maintenir, tout en veillant aux contraintes économiques. « Nous avons déterminé trois genres littéraires : jeunesse, gastronomie et terroir, polar. En ce qui concerne la règle économique, nous ne voulons pas éditer plus de 5 à 6 ouvrages par an. Si le manuscrit “n’accroche” pas dans les 15/20 premières pages, il ne sera pas retenu. Nous sommes quatre dans le comité de lecture. Un manuscrit sera publié s’il fait l’unanimité. Et un manuscrit plaît lorsque deux qualités sont réunies : l’écriture et l’histoire. Avec les auteurs, il n’y a pas de règle stricte. Cependant, il est parfois nécessaire d’apporter des suggestions, des propositions. Par exemple, pour améliorer la fluidité du texte, le retour sur des incohérences, ou encore pour discuter du nombre de pages, déterminer le titre, choisir la couverture, un auteur doit aussi s’engager à promouvoir son livre”.

L’auteur derrière l’éditeur

Daniel Guiraud n’est pas seulement un passionné d’édition, il est aussi un auteur. Lorsqu’il pose sa casquette d’éditeur, il se plonge dans l’écriture, un exercice qui lui permet d’explorer d’autres facettes de sa créativité. Si l’édition est pour lui un moyen de faire découvrir et partager des histoires, l’écriture lui offre l’opportunité de vivre ses propres aventures littéraires.

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J’écris depuis bien des années. J’ai gardé mes romans sur le disque dur de mon ordinateur. Insatisfait, je ne parviens pas à mettre le point final. En réalité, je suis plutôt un conteur. J’aime conter et raconter. Les enfants constituent un public extraordinaire. Avec eux, on peut voguer sur l’imagination. J’écris environ deux heures tous les jours. » Son premier livre, “Nanoukaa”*, retrace l’histoire d’une petite fille qui vivait il y a près de 18 000 ans, peut-être en Périgord. « Je travaille avec une illustratrice à laquelle je demande d’intégrer l’histoire pour s’adapter au texte. Plusieurs échanges sont nécessaires afin de poser les personnages. C’est une relation qui doit être fluide”.

L’imagination avant tout dans la littérature jeunesse

Aujourd’hui, on considère qu’il faut faire passer un message… Pourquoi pas !”  Mais pour lui, la littérature, c’est avant tout laisser courir l’imagination, un peu comme monter sur un toboggan et se laisser glisser. Concernant l’évolution de cette dernière, Daniel Guiraud la perçoit comme étant très commerciale, influencée par des entreprises américaines qui imposent leurs personnages et leurs histoires. De grandes maisons d’édition dominent le marché, inondant les librairies. C’est, selon lui, un secteur contrôlé par une industrie culturelle. L’éditeur donne un conseil à celle ou celui qui aimerait écrire pour les enfants : « Chiche ! Faites-le !

Daniel Guiraud, tout en reconnaissant les enjeux commerciaux et industriels de la littérature jeunesse contemporaine, défend une vision plus libre et imaginative de cet univers. Selon lui, la véritable essence de la littérature pour enfants réside dans la capacité à laisser l’imagination s’épanouir, loin des diktats imposés par des forces extérieures. Son appel à « faire » plutôt qu’à se conformer reflète une volonté de renouer avec une littérature plus authentique, créative et personnelle. Il travaille actuellement sur “Les folles histoires de la forêt des Galipettes”, un projet qui s’inspire des contes traditionnels et de leurs personnages, lesquels se retrouvent dans des situations inattendues où leur présence n’était pas prévue.

* Disponible sur le site de l’éditeur et au centre international de l’art pariétal Lascaux.

À paraître

Retour vers la terre promise, de Michel Moyrand (collection terroir), paraîtra en mai.

Les folles histoires de la forêt des Galipettes, d’Edmon (collection jeunesse), paraîtra en mai.

Meurtre en préfecture, de Diane Gouttier de Nuchèze (collection Cosy Mystery) paraîtra en juin.

Pour plonger dans l’univers feutré et mystérieux d’une préfecture, un lieu où les apparences sont souvent trompeuses. Johanna, fraîchement arrivée avec son mari Nicolas, le nouveau sous-préfet, découvre un monde façonné par les codes, les mondanités et les intrigues de pouvoir. Mais lorsque le préfet meurt de manière inattendue, en plein cœur de la préfecture, cet événement bouleverse l’équilibre fragile de ce microcosme clos.

 

© IFB

Strat le petit nuage, de Isapointk, paraîtra en septembre.

Strat, le petit nuage, est le héros d’un livre destiné aux enfants de 4 à 8 ans. Son objectif ? Éveiller les jeunes lecteurs à l’importance de l’eau, cette ressource précieuse que nous partageons tous, et au rôle essentiel des nuages dans son cycle. Au-delà de l’aspect pédagogique, cette histoire transmet une belle leçon d’entraide. Car Strat, ce petit nuage plein de caractère, a une idée bien arrêtée au début de l’histoire : il ne veut surtout pas devenir de la pluie !