On peut offrir des bonbons en toutes occasions, comme il savait si bien les distribuer, et y ajouter ce livre dans la catégorie non périssable, pour y retrouver celui qui n’est plus à travers ses expressions favorites, ses calembours, ses marottes et ses coups de cœur. Alain Bernard et les livres, c’est tout une histoire, presque aussi longue que celle qui l’unissait au quotidien Sud-Ouest pour lequel il a porté haut l’étendard de localier, figure de proue d’un journalisme qu’il voulait à taille humaine, c’est-à-dire dans les allées du marché plus que dans la chambre d’écho des grandes assemblées.
Un livre, une place
Ce recueil orchestré par son ami Patrick François et publié conjointement* par Arka & Ha!Ha!Ha! éditions chante la fantaisie de l’homme et le talent du professionnel en même temps qu’il pleure les moments perdus. Un doux mélange sucré-salé comme on les aime pour un hommage qui croise les lignes (surtout pas droites !) de ses amis, les photos des jours heureux avec ses costumes improbables et ses délires sérieusement exécutés, et les portraits tracés par des artistes locaux, l’épure signée Jean-Louis Savignac ornant la couverture. Et puis il y a les messages des élus, des responsables locaux, des « autorités » et de ses consœurs et confrères, à l’annonce de sa disparition, le 9 décembre 2020. Une page de bio referme l’ouvrage, qui ne peut résumer les facettes du personnage — et c’en était un ! — abordées à travers cette constellation de souvenirs de tous horizons, quelques-uns parmi tous ceux qui se sont manifestés et sans compter le grand nombre des anonymes silencieux. C’est le premier pavé posé sur la place qui devrait bientôt recevoir le nom d’Alain-Bernard, au cœur de la ville de Périgueux.
*Salut l’artiste !, collectif, 13 euros.