Le 23 juin dernier, la French Tech Périgord, les organismes de formations supérieures du territoire et des étudiants, avaient rendez-vous avec les acteurs sociaux, économiques et des représentants des collectivités locales, pour partager un temps d’échanges.
L’industrie a tout pour séduire la jeunesse
Une occasion de découvrir l’entreprise « A2C Process » située sur la commune de Prigonrieux, où se déroulait cette rencontre. Accueilli chaleureusement par son PDG Alain Chapoulie, le groupe a pu découvrir une structure innovante, en constante évolution, qui réfléchit également à minimiser son impact écologique. Autour d’un bureau d’études et de cerveaux inventifs et audacieux, « A2C Process » mobilise de nombreuses expertises (chaudronnerie, métallerie, thermolaquage, grenaillage, métallisation, impression 3D….), autour de sujets industriels complexes, en assurant la conception et la fabrication.
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Après une passionnante visite qui valide que l’industrie a tout pour séduire la jeunesse, le « Campus connecté » de Périgueux et de Bergerac, le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), le Pôle formation UIMM Nouvelle Aquitaine et la WAB, ont présenté leur catalogue de propositions.
« C’est tout l’enjeu de changer l’image de l’industrie, surtout auprès des jeunes, insiste Natalia Héraut, directrice déléguée FTP ; les nouvelles technologies sont un moyen pour toucher cette jeunesse, pour qu’elle se rende compte qu’elle a sa place dans l’industrie et qu’elle peut s’y épanouir. Grâce à ces formations, ceux qui ont envie de travailler dans l’industrie vont pouvoir développer leurs ambitions, leurs compétences, pour rester dans l’entreprise et se développer avec elle, favorisant ainsi un autre enjeu, la rétention des qualifications sur le territoire. »
Les Campus connectés, un atout pour les formations universitaires
Grâce au « Campus Connecté », espace labellisé par le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, vous pouvez suivre à Bergerac ou Périgueux une formation rattachée à un établissement situé n’importe où sur le territoire Français, garantissant la même reconnaissance et la même qualité de diplômes que sur un campus, tout en étant encadré. Le Campus connecté associe la souplesse de l’enseignement à distance à un tutorat individuel et collectif, afin de mieux vous accompagner dans l’enseignement supérieur.
« Ce lieu d’études est un soutien pour les étudiants surtout après les années Covid. C’est un accompagnement au quotidien sous la forme d’ateliers, de propositions de méthodologie en collectif ou en entretiens individuels, de conseils, de mise en réseaux, explique Nathalie Vlody (Campus de Bergerac). Avoir la possibilité de se former dans des études supérieures de cette façon est une chance pour le milieu rural. Ce service gratuit pris en charge par les collectivités publiques a permis cette année d’accueillir une vingtaine d’étudiants sur le campus ».
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Le Campus de Périgueux quant à lui se projette sur un espace plus important pour pouvoir accueillir une cinquantaine d’étudiants. Il s’adresse à différents publics, néo-bacheliers, demandeurs d’emplois ou en reconversion, et cela concerne toutes les formations de niveau Bac ou DAUE. Les profils vont de 18 à 55 ans, et pour l’an prochain on notera beaucoup de reconversions ou des personnes bloquées dans leur évolution. « Un projet pour soutenir les jeunes entrepreneurs est également souhaité, comme le soulignait Colin DEMOURES (Campus de Périgueux) ».
C’est une vision à 360 degrés du bien-être global de l’étudiant. Le parcours est individualisé sur une base de 20 heures par semaine, avec des aménagements pour ceux qui travaillent ou pour des parcours handicap. Les activités sportives et culturelles, la santé et le bien-être font également partie des préoccupations. Les étudiants du campus ont les mêmes droits que ceux en parcours classique, par exemple sur les repas CROUS à 1 euro avec une alimentation bio (40%) et locale (60%).
Témoignages de deux étudiantes de 22 ans présentes lors de cet événement.
Adeline : « Je prépare une licence information communication journalisme en formation à distance ; le Campus m’a permis le lien social et un environnement sécurisant pour mes études ; j’ai validé ma première année. »
Élodie : « Pour moi, c’était impossible de payer un loyer à Bordeaux ; je suis donc venue m’installer à Bergerac, et j’ai choisi le campus en alternance ; j’ai étudié mon Bac à distance et je suis actuellement en 2ème année de secrétariat. »
La WAB : quatre formations pour conquérir les métiers du web.
« C’est positif pour le territoire qu’on puisse construire sur place des parcours master et doctorat ; la French Tech Périgord joue son rôle, puisqu’elle accueille depuis peu la WAB dans ses locaux sur Périgueux », précise Natalia Héraut. Elle est la seule école du supérieur formant gratuitement aux métiers du web en Nouvelle-Aquitaine, et défend l’accès à la formation au digital pour toutes et tous, allant du niveau Bac à Bac+3. Quatre formations sont proposées : le SCOM qui valide un Bac, le concepteur (Bac+ 3), le TPE (Bac+ 3), qui accompagne les chefs d’entreprises et le Community manager.
Les formations seront disponibles en septembre en alternance et reconversion, en e-learning et présentiel dans les locaux de la French Tech Périgord. Une navette sera mise en place de la French Tech à Bergerac, afin de tenir compte du contexte local lié à la mobilité. La formation est gratuite pour les étudiants ; les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’une prise en charge CPF. La WAB travaille en outre étroitement avec les entreprises locales qui ont des besoins, des ambitions et des envies. Son rôle est donc de former des futurs professionnels qui pourront répondre à leurs enjeux, soutenus par la French Tech.
Deux acteurs majeurs de la formation dans l’industrie : l’UIMM et le CNAM
Spécialisé dans l’alternance, le Pôle formation de UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) de Périgueux a pour objectif de permettre aux entreprises industrielles de former à l’industrie des personnes aptes à mettre en œuvre leur stratégie, et assurer la compétitivité industrielle sur le territoire. Elle s’axe autour du management, de la performance et de la technique et des technologies.
« Les besoins sont énormes par une méconnaissance de l’industrie, et aussi parce que certaines entreprises ne donnent pas vraiment envie aux jeunes d’aller vers cette voie ; c’est un gros chantier de changer cette vision, mais les entreprises sont en train de s’ouvrir », précise Catherine Queyroi, responsable du pôle formation de l’UIMM Périgueux.
Différents dispositifs pour pallier le manque de personnel de l’industrie ont été présentés, tels que les BTS usinage et maintenance industrielle. « Le choix a été de ne pas proposer une formation standard, mais de répondre aux besoins de l’entreprise en matière d’usinage ou de numérique. » complète la représentante de l’IUMM.
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Le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), référence également nationale, est un établissement d’enseignement supérieur dédié à la formation professionnelle tout au long de la vie des adultes et des actifs, en leur permettant de se former hors temps de travail. Le CNAM plaide pour un modèle de réussite tout autant individuelle que familiale et collective. Cela s’illustre notamment via l’opération Au cœur des territoires, à destination des publics sans emploi et/ou sans qualification.
« Le programme Au cœur des territoires pose une réflexion autour de propositions de formations, qui pourraient compléter l’offre, pour apporter aux entreprises ce dont elles ont besoin. De cette consultation avec les structures du territoire est née la proposition d’une licence professionnelle Lean-Manufacturing. En 2022, huit jeunes en ont bénéficié et cinq personnes sont déjà inscrites pour l’année prochaine », précise Benoit GUILLET (Responsable développement CNAM Nouvelle–Aquitaine).
Au terme de cette journée, Natalia Héraut a salué les propositions offrant des possibilités d’ouvrir le champ des possibles en vivant à Bergerac, et rendant le territoire plus attractif. Elle a rappelé les besoins importants en matière de recrutement des entreprises, et la pédagogie à déployer pour les faire connaître aux plus jeunes en ouvrant leurs portes comme « A2C Process » avait pu le faire le matin.
Mary BERNET
