Accueil BIEN commun Avec ÉcoCycle, moins de blabla et plus d’action

Avec ÉcoCycle, moins de blabla et plus d’action

Les animateurs d'ÉcoCycle © Arie Schuite
ENVIRONNEMENT. De jeunes scientifiques soucieux d’impulser des projets de transition énergétique à l’échelle du territoire de la communauté de communes Vallée de l'Homme ont participé à une journée organisée par ÉcoCycle. “Parole de transition”, c'était le thème de ce café scientifique en décembre dernier.

ÉcoCycle, association fondée en 2019 pour revitaliser le bourg de Saint-Amand-de-Coly autour d’un tiers lieu (café associatif, auberge rurale, cuisine partagée, espace de coworking, cafés scientifiques…) et d’un projet de construction d’éco-hameau, a invité trois chercheurs à une rencontre organisée en partenariat avec l’Université de Bordeaux et Futurs-ACT, réseau régional de recherche sur l’Anticipation du Changement climatique dans les Territoires en Transition : Benoît Sautour, écologue, océanographe de formation ; Servann Hérou, ingénieur, consultant sur la production énergétique (cofondateur d’ÉcoCycle) et Denis Salles, sociologue, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

De gauche à droite : Roland Delmas, maire de Saint-Chamassy chargé du développement durable au sein de la Comcom Vallée de l’Homme ; Pauline  Chantrelle, fondatrice de l’association Assez d’Essais ; Jean-Luc Astié, maire de Marquay, enseignant en physique-chimie ; Camille Pétreau de l’association Le coin des scieurs ; Cyril Pommier, directeur général adjoint de l’entreprise SEM 24 ;  Benoît Sautour, écologue à l’université de Bordeaux © Arie Schuite
Jonathan Schuite a animé cette rencontre © Arie Schuite

Animée par Jonathan Schuite, cofondateur d’ÉcoCycle, et docteur en Sciences de la Terre, chercheur et conseiller Eau, Environnement, Climat, la journée à permis de créer des liens avec les élus du territoire, dirigeants de société ou d’associations innovantes dans le domaine énergétique ou du recyclage, tous ont pu s’exprimer dans un format de conférence-débat et d’ateliers participatifs pour ouvrir des pistes à mettre en œuvre sur le territoire.

Les ressources de la forêt

Pour en finir avec les livres blancs et les états généraux, tous ont souhaité passer de la réflexion à l’action en produisant des exemples. À commencer par la richesse de la forêt, avec une grande variété d’essences en Périgord Noir. Elle est gérée par beaucoup de petits propriétaires, ouverts à de nouvelles approches d’entretien, mais fragiles quand ils doivent renégocier les contrats avec des groupes forestiers. L’association Le coin des scieurs, basée à Tursac, trouve ici sa place dans l’accompagnement technique, économique, scientifique et juridique.

Écouter Camille Pétreau, charpentière, ex-élève à Normale Sup Lyon :

 

La richesse des eaux usées

Assez d’Essais, c’est le nom (électrique !) et la raison d’être de cette association sarladaise qui propose de nouvelles techniques de récupération des eaux usées ; en clair, des toilettes séparatives, semi fécale-semi urine. À condition que la règlementation évolue, cela permettrait à tout un chacun de faire de ses déchets les plus intimes, une ressource “très locale” à valoriser (engrais et intrants sont récemment apparus comme très dépendants des marchés russes et ukrainiens…). L’association travaille aussi sur le réemploi des eaux usées ménagères en général.

Écouter Pauline Chantrelle (Assez d’Essais)

(interview réalisée lors de la Foire du Gabarrier, à Castelnaud-La-Chapelle, en septembre 2022)

Contrer les idées reçues

© Arie Schuite

ÉcoCycle met l’accent sur des informations contre-intuitives comme l’effet rebond, qui soulève le problème des bonnes intentions démenties par le réel. Ainsi, en Scandinavie, où la conscience écologique a un temps d’avance sur nos terres latines, les bâtiments ont été beaucoup mieux isolés. Résultats : les Scandinaves se chauffent davantage ! Jusqu’à 21 degrés (il faut dire que le froid peut y être polaire). L’économie financière réalisée est finalement utilisée dans un cocooning et une consommation d’énergie accrue (pas toujours raisonnables, ces Scandinaves…)

Chez nous, l’expérience de cet hiver 2022, soumis à la crainte de pannes électriques, a révélé la vertu de la baisse du chauffage : 1 seul degré équivalent à moins 7 % d’énergie consommée (et si l’on passait à 18, ce serait 14 % de ressources.) L’énergie la plus propre est celle que l’on ne consomme pas et, bien évidemment, la moins chère. Trouver des solutions pour réconcilier la fin du mois avec la fin du monde, telle est finalement la mission que se fixe ÉcoCycle.

Laurent SEITMANN (avec Christine Ribeyreix et Suzanne Boireau-Tartarat)