Dans le cadre de sa mission de préservation des patrimoines culturels, le PNRPL a mené une action d’inventaire que l’on peut consulter sur son site Internet. La culture occitane se mêle à l’histoire, à la gastronomie, à la culture et à l’économie. Jean-François Vignaud, professionnel de l’hébergement touristique, collabore à de nombreuses actions pour collecter des témoignages et pour faire du territoire du Parc une Terra Occitana. Il souhaite faire découvrir la richesse de cette culture aux personnes de passage, pour leurs vacances ou pour d’autres raisons. Les lieux d’accueil et d’hébergement pourraient ainsi devenir des médiateurs culturels.
Et si Le Périgord-Limousin parlava de se, parlait de lui ?
Courant 2021, Jean-Yves Agard, docteur en Sociologie et responsable de la formation à l’école de Savignac, Stéphanie Pouplier, chargée de mission culture–soutien aux acteurs culturels-métiers d’art-culture occitane auprès du PNRPL, montent le projet de cette étude, en cohérence avec les missions du Parc. Dès la rentrée de septembre 2022, un appel à projet sensibilise les professionnels du tourisme installés sur le territoire du Parc. Sur la quinzaine d’entreprises présentant leur activité, huit ont servi de support d’étude aux escouades d’étudiants.
Lorsqu’il y avait des foires, les maquignons et les éleveurs concluaient l’affaire en se tapant dans les mains, le « Borra Qui »(tape ici), organisé par le PNRPL, a permis aux huit binômes étudiants-professionnels de se choisir mutuellement, souligne Stéphanie Pouplier.
Pour officialiser le protocole, une convention quadripartite entre le Parc, l’école de Savignac, les professionnels répartis sur l’ensemble du territoire du PNRPL et les étudiants a été signée à cette occasion.
L’occitan comme support de communication
Durant la saison basse, les acteurs touristiques ont reçu leur escouade d’étudiants qui ont découvert, selon les cas, leur activité d’hôtel, de camping, de gîte ou de chambre d’hôtes. Procédant à un diagnostic externe et interne de l’activité professionnelle, ils ont analysé les liens entre la structure et le territoire, et cherché à quantifier l’utilisation des ressources patrimoniales. Tous les outils de communications des professionnels ont été disséqués. Une concertation avec les étudiants a permis d’élaborer plusieurs propositions, afin d’inclure la culture occitane dans la communication de l’entreprise et sur place. Lors de la soutenance de leur étude, les escouades se sont concentrées sur les recommandations apportant le plus d’avantages à la structure. Les équipes d’étudiants ont soutenu leur étude à l’oral et un dossier écrit, plus complet, a été remis au jury, composé du vice-président du Parc, Lucien Coindeau, des professionnels et des enseignants ayant collaboré à la formation.
Des préconisations en cours de réalisation.
Si les professionnels du tourisme ont déjà tissé un réseau local avec des acteurs économiques, certains n’avaient pas envisagé d’ajouter une dimension occitane à leur offre culturelle. Le diagnostic des étudiants a permis de les sensibiliser à la langue ou aux personnages célèbres. Des propositions envisagées par les escouades, ils ont retenu l’idée de créer des outils de communication sur le thème occitan ; de valoriser la présence de Richard Cœur de Lion dans les alentours, de mettre en valeur les troubadours et les valeurs de la Fin‘Amour et de la courtoisie.
Une belle mise en oeuvre montrant, ainsi que le souligne Jean-François Vignaud, « que la culture occitane dans la vie de tous les jours, est un diamant brut qu’il faut apprendre à tailler ».
Un établissement d’accueil de groupe a pris en compte les préconisations. Si certaines idées avaient été envisagées, les étudiants y ont apporté une touche plus globale et évolutive. Le site internet bénéficiera de titres traduits en occitan. De même que lors de la basse saison, des cycles de conférence et des activités thématiques seront proposés aux amateurs autour de sujets fédérateurs. Quant aux étudiants, ils ont pris conscience de la richesse de ce territoire qu’ils entendent bien partager avec le plus grand nombre, et pas seulement en juillet-Août.
L’occitan, ce n’est pas que du folklore
Le constat de cette première collaboration entre le PNRPL et l’école de Savignac met en avant une transparence de la culture occitane. Les éléments existants ne sont pas forcément valorisés, les acteurs économiques locaux n’y voient pas d’intérêt alors que les nouveaux acteurs extérieurs y seraient plus sensibles. Les touristes ne peuvent pas deviner ce qui leur est masqué. L’accent mis sur la culture occitane pourrait apporter une différenciation positive pour certaines activités de l’hébergement et de la restauration,, que semble apprécier la clientèle.
Hervé LOUBET
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