La guerre en Ukraine est venue nous rappeler l’importante production agricole de ce pays, due à la richesse de ses sols appelés tchernoziom. C’est une terre très humifère que l’on trouve aussi en France sur une épaisseur maximale d’un mètre quand il peut en atteindre six là-bas. Un sol forestier compte en moyenne 3 tonnes de champignons, 1,5 tonne de bactéries et 1 à 2 tonnes de vers de terre à l’hectare. Par ses déplacements, la micro-faune comme les vers assure la circulation de l’air et de l’eau (ce qui permet, entre autres, d’éviter des inondations).
La santé des sols est notre santé
De nombreux autres organismes d’une grande diversité de taille et de forme sont également présents. Leur complémentarité assure la décomposition de la matière organique en humus et sa transformation en nutriments minéraux assimilables par les plantes.
Depuis sa création en 2008, Au Ras du Sol étudie et s’inspire de cette vie afin de participer activement à la dynamique, locale et globale, d’amélioration de la gestion de nos matières organiques par le compostage.
Au Ras du Sol, la vie en partage
L’association expérimente et améliore quand c’est possible les procédés existants (lombricompostage, gestion intégrée des déchets verts, culture en lasagnes, par exemple) et diffuse ses connaissances comme le détaille François-Xavier Moogin, maître-composteur et formateur en charge de la communication : « nous proposons des formations aux différents étages d’intervention : référents de sites, guide composteur, maître composteur. Nous sommes parmi les premiers organismes de formation en France pour la prévention et la gestion de proximité des bio-déchets (P-GProx). » Qui ajoute peu à peu des cordes à son arc de Cupidon de la Nature : « nous sensibilisons de plus en plus d’élus aux avantages du compostage partagé, comme à Sainte-Foy-la-Grande où les déchets de cuisine et de table de l’Ehpad et des écoles maternelle et primaire sont compostés, en lien avec du personnel de cuisine ou des professeurs des écoles. Et, depuis début 2021, nous renforçons l’orientation de nos formations vers la connaissance des sols à destination du monde agricole, via l’organisme Vivéa. Engager les territoires dans l’usage approprié d’un compost produit localement, c’est-à-dire dans les terres nourricières, est aussi souhaitable que nécessaire », rajoute François-Xavier.
L’union fait la force
L’association est particulièrement active et investie pour semer ces graines d’amour du vivant : elle est membre administrateur du Réseau Compost Citoyen en France et en région Nouvelle-Aquitaine, un collectif qui œuvre en relai des missions de l’ADEME à l’amélioration des techniques de compostage, à la création d’outils ressources, à la montée en compétence des acteurs de la filière et organise des événements nationaux, régionaux, départementaux tel que le premier salon dédié, Compost’Expo, proposé au Stade Matmut de Bordeaux en décembre 2021.
Au Ras du Sol est partenaire de Bordeaux Métropole pour assurer animations et formations au bénéfice des citoyens métropolitains : Lombri’Café et Café Compost, fabrication de lombricomposteurs, Jardinage zéro déchet vert, …
L’aura d’Au Ras du Sol ne cesse de grandir et c’est une bonne nouvelle pour le futur !
Compost In Situ Solutions Organiques, le et la pratique en grand
En 2016, CISSO voit le jour afin d’apporter des conseils et des solutions techniques sur mesure, localement, partout : aux études et dimensionnements de sites de compostage collectif, s’ajoute la vente d’équipements qui sont perfectionnés au fur et à mesure des retours des utilisateurs. Les bacs à compost en bois conçus par CISSO sont fabriqués par l’association bergeracoise des Papillons Blancs, ajoutant une dimension sociale parfaitement cohérente.
Les clients sont accompagnés pour résoudre les problèmes qui se posent (qualité du process de compostage, accompagnement des opérateurs, amélioration des outils…) et pour les retournements mécaniques des matières en micro-plateforme, ou manuels dans les composteurs.
Des micro-plateformes ont ainsi été déployées à la Meynardie ou à Nontron, bientôt à Saint-Astier : à chaque fois, plusieurs établissements se rassemblent pour valoriser leurs biodéchets. Cette vidéo illustre à merveille l’action de CISSO.
Autre action remarquable, la création d’une compostière ouverte à certaines communes et artisans paysagistes du Vélinois : les végétaux déposés sur une plateforme agricole, pour une somme modique, sont ensuite broyés et répandus sur ses terres par cet agriculteur (390 mètres cubes en 2020). Il importe de ne pas laisser la terre à nu pour assurer une bonne vie des sols.
La loi de Transition énergétique pour une Croissance Verte
À l’heure actuelle en France et en moyenne, 33 % du contenu des “sacs noirs” est compostable et ne devrait donc pas s’y trouver : cela signifie davantage de collectes par camions (donc de pollution) et un coût facturé… aux usagers. Afin d’y remédier, une partie de cette loi stipule qu’à compter du 31 décembre 2023, tout le monde devra disposer d’une solution de tri à la source de ses biodéchets (déchets de cuisine et de table et déchets verts) et les valoriser. L’expérience et le partage du savoir de l’association en la matière (organique) n’en sont que plus importants : « ce que nous souhaitons au travers de nos activités, c’est apporter des solutions concrètes, fonctionnelles, transmissibles et reproductibles dans la gestion des ressources organiques », comme le rapportait Pascal Martin, coordinateur, chargé de mission et formateur, lors de l’assemblée générale le 10 juin dernier. Une assemblée qui se prépare cette année à fusionner Au Ras du Sol et Cisso en une seule entité sous forme de Société Coopérative d’Intérêt Collectif plus conforme à ses valeurs et à son action.
Myriam POUPARD (texte et photos hors mention)
Quelques données clés pour s’exclamer : « Ah ben, si j’avais su ! » ou « Mais pourquoi on nous le dit pas à la télé ? »
• La règle essentielle du 4 pour 1 000
Une vidéo explicative bien faite
Un site dédié
• À compter du 31 décembre 2023, tout le monde devra trier ses biodéchets à la source et les valoriser.
Les biodéchets sont composés à 90% d’eau : les incinérer avec nos ordures ménagères revient à brûler de l’eau.
Brûler 50 kg de végétaux émet autant de particules que 37 900 km parcourus par une voiture essence récente en circulation urbaine. C’est pourquoi depuis 2012, le brûlage à domicile est strictement interdit. Un document explicatif pertinent de l’ADEME.
La gestion de nos “déchets” de jardin, les conseils de Denis Pépin (écologue, conférencier, journaliste et auteur, initiateur du “zéro phyto”)
Consommation d’eau potable par jour et par personne aux toilettes : 27 litres (soit 20 % de notre consommation quotidienne en eau).
Compost’ Quiz
À vous de jouer…