Gérée par AFAC24 et co-traitée par CIBC SOLUTIONS RH, cette formation conventionnée, financée par la Région Nouvelle-Aquitaine, s’adresse à un public âgé de 17 à 62 ans : demandeur d’emploi, jeune, personne en situation de handicap, faisant l’objet d’une prescription de Pôle emploi, d’une Mission locale, de Cap emploi, etc.
Un accompagnement engageant
Delphine Bonnefond est en charge de cette action à Bergerac, depuis son lancement en octobre 2019. Si son accompagnement est individualisé, il s’appuie sur le collectif, afin de susciter une dynamique de groupe, indispensable pour des personnes au parcours professionnel difficile, souvent ponctué par des accidents de la vie ou des problématiques de santé.
Il s’agit alors pour la formatrice de « les redynamiser », afin qu’elles retrouvent leur place dans le monde professionnel, en disposant au fil des semaines « d’un bilan clé en main cadré et concret » décliné en actions à mobiliser. Il peut s’agir par exemple « d’une remise à niveau en informatique, d’une formation qualifiante pour affiner son projet ». Chaque stagiaire quitte le groupe avec des solutions qu’il pourra par la suite mettre en place avec son conseiller ou sa conseillère.
Un groupe solide
La particularité de la guidance de Delphine tient à la mise en place de rituels quotidiens, celui de « la météo » par exemple, particulièrement apprécié des stagiaires, permettant de prendre la température du groupe chaque matin, autour d’une tasse de café, avant de se mettre au travail ; une manière de fortifier et d’enrichir quotidiennement cette relation de soi aux autres, fragilisée par les blessures de la vie.
L’organisation et la réalisation d’un projet de groupe lors de chaque session, permet aussi à chacun de prendre sa place. Fédérateur, il tisse des liens forts entre les membres du groupe, complétant leur expérience et restaurant une confiance en soi souvent défaillante. Le dernier en date a ainsi permis de vendre des pâtisseries au profit de la SPA de Bergerac.
Des résultats personnels et professionnels
Après un engagement dans l’armée durant cinq ans et près de quinze ans à La Poste en tant que factrice, Séverine est licenciée pour inaptitude suite à une maladie professionnelle. Elle ne sait pas vers quel secteur se diriger, et intègre “Amorce de parcours” grâce à sa conseillère Cap emploi. Sortie du dispositif depuis le 6 août 2021, elle a retrouvé le sourire et un objectif professionnel précis. Elle suit actuellement une formation de secrétaire assistante, visant l’obtention d’un titre professionnel en février 2022. Au-delà de sa reconversion en bonne voie, Séverine a retrouvé la confiance en elle au sein d’un groupe soudé et fort.
Une similitude relevée par Henrique. Après une expérience dans la mécanique automobile et la gestion d’un centre technique dédié aux poids-lourds, il subit un licenciement économique. Il enchaîne alors un permis poids-lourd, pour retrouver rapidement un emploi. Mais sa chute d’un semi-remorque en 2018 anéantit ses projets. Sa reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) l’oblige à repenser son parcours professionnel. Il a une idée précise de reconversion, le Web design, mais s’estime « trop cassé moralement pour s’autoriser et oser s’y intéresser ».
« Au creux de la vague » à son arrivée le 31 août 2021, il sait en cette fin du mois d’octobre que le champ des possibles est ouvert. Il dispose de deux options : « une préparation de sept mois à la Wab, pour obtenir son sésame numérique avant d’embrayer vers une formation de Web designer », ou préparer un titre professionnel de formateur. Désormais, Henrique ne s’interdit rien ; il est à mi-parcours et ressent déjà « les effets du groupe qui tire vers le haut ».
Un constat partagé par Stéphane, depuis toujours « en recherche du collectif qui fait sens ». Ancien sous-officier de l’armée de l’air, il poursuit sa trajectoire professionnelle en intégrant la Légion étrangère. À son retour et durant quinze ans, il est éducateur dans le secteur médico-social dans l’Hérault. Un problème de santé le contraint à envisager une reconversion professionnelle, après une reconnaissance RQTH. Installé en Dordogne depuis 2020, il réfléchit à un projet professionnel s’intégrant avec son besoin de nature. Il pourrait ainsi envisager de devenir guide et maître composteur ; une autre solution s’offre à lui, préparer un titre professionnel de Conseiller en insertion professionnelle. Entré dans la session en même tant qu’Henrique, il explique avoir repris confiance en lui, soulignant « cette dynamique de groupe qui suscite l’entraide en cas de baisse de régime » et insistant sur « l’énergie impulsée par Delphine, pour orienter les stagiaires vers des solutions faisables ».
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