Voilà plusieurs années que l’ACI “Le Pied à l’étrier“, intégré au sein de l’association Cheval Nature en Périgord Vert, basée sur le territoire du PNR Périgord Limousin, travaille à la réinsertion de publics éloignés de l’emploi. Comblant des besoins en termes d’entretien d’espaces publics, elle permet aux bénéficiaires de monter en qualification et de retrouver une place dans le monde professionnel. La gestion en co-gouvernance avec les bénéficiaires leur permet de faire des propositions et de contribuer au développement de l’association. Un cercle vertueux pour reprendre la main sur leur existence.
Des valeurs écocitoyennes
Pour toute l’équipe, cette extension, complétant l’organisation mise en place à Saint-Jory-de-Chalais, est une formidable opportunité. La salle principale du local, rénovée par les bénéficiaires, pourra faire office d’espace de formation, mais également de tiers-lieu, afin de recevoir des expositions de photos ou de peintures. Une maisonnette située à l’arrière du local et jouxtant un jardin accueille désormais l’atelier de remobilisation, un espace dédié à la restauration et à la rénovation de meubles. Guillaume Dupuis, animateur de cet atelier insiste sur le fait que : « l’objectif premier est de comprendre qu’il est possible de restaurer soi-même, et que l’on n’est pas obligé d’acheter. » Une première étape vers l’écoresponsabilité, valeur cardinale pour les responsables de l’association.
Un pôle maraîchage en développement
Le terrain d’un hectare pris en charge par l’ACI en avril 2021 est déjà bien ensemencé. Betteraves, échalotes, pommes de terre, topinambours, panais et carottes ont été semés par les six salariés intervenant sur la parcelle, avec l’aide des participants de l’atelier de remobilisation. Tout le travail de la terre, labour, plantations, est effectué grâce à la traction animale et l’aide de l’âne Rohnny et de la jument Vanille. Longeant la parcelle, un chemin aménagé permet aux Mialletais (es), agréablement surpris, de mesurer l’avancée de l’aménagement et de la valorisation du champ. Outre le terrain, l’association peut disposer des locaux des anciens vestiaires du club de foot. Une chambre froide y verra le jour dans quelques mois, afin de pouvoir stocker les légumes produits par l’association.
Les productions sont destinées pour l’essentiel à la restauration collective et plus particulièrement aux écoles du secteur. Mais l’équipe réfléchit à d’autres options ; soulignant les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les maraîchers pour accéder aux plateformes de restauration collective, Baptiste Marceteau, coordinateur de l’ACI, évoque un projet d’acquisition d’un véhicule de livraison afin « de pallier les problématiques de déplacement et de livraison, en collectant directement auprès des maraîchers. L’idée n’étant pas de les concurrencer mais de leur apporter notre soutien tout en contribuant à l’insertion des personnes qui pourront ainsi valider d’autres compétences ».
Une journée autour du cheval
Un autre grand projet anime toute l’équipe, et tout particulièrement Liza et Dylan : un spectacle autour du cheval qui se déroulera le 8 août 2021 à Miallet. Un concours de saut d’obstacles sera proposé le matin, suivi à midi par un marché de producteurs locaux. Des démonstrations de voltige, de lasso, sur le thème de l’équitation western seront présentées l’après-midi. Un autre temps fort, la déclinaison équine de l’émission promotrice des futurs talents de la chanson française, baptisée « The Horse ». Cette animation sera l’occasion pour de jeunes cavaliers de proposer des numéros devant un jury qui devra les départager. La soirée débutera par un repas et se poursuivra avec un petit théâtre équestre, relatant l’histoire de Miallet. Une mise en scène réunissant poneys, chevaux et acteurs d’un soir, pour raconter « la petite histoire dans la grande histoire ».
Des renforts en communication et événementiel
Liza et Dylan ont été embauchés par l’association en 2021. Chacun ayant un rôle bien précis dans l’organisation. Liza gère l’événementiel et elle s’est tout particulièrement impliquée dans l’organisation du spectacle du 8 août. Quant à Dylan, il s’occupe de la communication et de la gestion des réseaux sociaux.
Liza vient d’obtenir son diplôme de couturière. Depuis le début du mois de mai 2021, elle renforce l’équipe pour tout ce qui concerne l’événementiel. Le hasard a bien fait les choses et si la jeune femme a l’objectif de pouvoir exercer son métier en créant son entreprise, elle attend beaucoup de cette opportunité professionnelle, qui lui permet d’acquérir de nouvelles compétences. Elle travaille de façon autonome, ce qui sera un tremplin lorsqu’elle se lancera. Son expérience au sein de l’ACI est très positive et Liza se dit agréablement surprise sur le plan professionnel mais aussi à titre personnel : « J’apprécie les valeurs éthiques de l’association, le bio, le non gaspillage, le social, le travail avec les animaux. Il y a ici une dimension humaine très importante ; le but n’est pas seulement le travail, mais l’accompagnement des personnes pour s’assurer de leur bien-être ».
Musicien guitariste, Dylan était bagagiste dans l’hôtellerie à Paris. Licencié durant la crise sanitaire et confronté à des difficultés économiques, il est revenu dans la région où il avait des attaches familiales. Le jeune homme travaille dans un contexte qu’il qualifie de sympathique, auprès de gens en lien étroit avec la nature, dans un cadre respectueux de l’environnement. Il y trouve un écho avec son propre cheminement : « Ce sont des valeurs qui me parlent, je fais des choses que j’aime bien. Il n’y a pas de stress même si un résultat est attendu ; on nous laisse le temps ». Depuis un an, il pratique la photo et développe ainsi d’autres compétences qui lui sont particulièrement utiles. En effet, l’association œuvre à la création d’un site internet, pour lequel il fournira tout le contenu visuel.
Sébastien, bien en selle
Ancien chauffeur poids-lourds, Sébastien a intégré l’atelier de remobilisation « En selle » en octobre 2020, dans le cadre du dispositif « Trajectoire emploi », proposé par Pôle emploi. Il ne le regrette pas et y a trouvé plusieurs avantages : « C’est important au niveau de la cohésion de groupe, mais aussi le fait de pouvoir se lever à nouveau à des heures fixes ». Le travail autour du cheval, (article médiation équine) fondement de l’association, lui a notamment permis d’avancer : « Même si je me cherche encore, l’activité avec les chevaux m’a permis d’apprendre sur moi-même ».