Sur 4 000 réparateurs recensés en Nouvelle-Aquitaine, 630 sont Répar’acteurs. L’avantage ? Ils bénéficient d’une meilleure visibilité au sein d’un annuaire dédié et d’une signalétique propre. La différence ? Ils s’engagent, à travers la signature d’une charte, à réaliser des actions de sensibilisation et de promotion pour le prolongement de la durée de vie de nos objets.
L’action phare se déroule fin novembre, pendant la semaine européenne de la réduction des déchets (Serd), avec l’ouverture de leurs ateliers au public. L’année dernière, la 9e édition est tombée pendant le deuxième confinement. « Nous avons mené cette campagne de communication sur le site d’achat et revente entre particuliers Le Bon Coin, et sur les réseaux sociaux », indique Camille Poulenard, qui coordonne cette action au niveau départemental. La conseillère Hygiène, sécurité, environnement à la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA24) a pris en charge la mission Répar’acteur il y a un an et demi.
Créée en 2012 par la Chambre consulaire sur le territoire néoaquitain, cette marque a gagné en visibilité en 2016 grâce au partenariat avec l’Ademe et la Région Nouvelle-Aquitaine, et continue sa progression. Elle a aujourd’hui une dimension nationale avec 4 500 Répar’acteurs sur 100 000 réparateurs.
Cette année, les 21 entreprises de réparation de Dordogne labellisées sont invitées à participer à l’expérimentation de “Reporting sur la Réparabilité des objets”. Il s’agit d’alimenter une base de données des objets et biens de consommation courante notés en fonction de leur capacité à être réparés, et de leur durabilité.
La démarche s’inscrit dans le cadre d’une réelle tendance de société : réparer au lieu de jeter. Bien plus qu’un slogan, cet acte citoyen devient de plus en plus naturel, encouragé par les différentes lois mises en place. La dernière en date, “Anti gaspillage pour une économie circulaire”, oblige depuis le 1er janvier 2021 l’affichage d’un indice de réparabilité sur certains équipements électriques et électroniques neufs. Des groupes de travail planchent sur un fonds qui permettrait au consommateur de rendre le coût d’une réparation moins élevé. « Les Chambres de métiers participent à cette réflexion », indique Camille Poulenard. À suivre, donc.
Être Répar’acteur
Pour Michel Barady, 52 ans, c’est une occasion de « valoriser son savoir-faire auprès du grand public ». Un savoir-faire acquis sur le tas depuis 1989, auprès de son patron, Eric Bonnet, électricien qui s’est tourné peu à peu vers la réparation d’appareils électroménagers. En 2009, il s’installe à son propre compte sous l’enseigne ASPI Vapeur, à Sanilhac, et a des contrats avec une dizaine de fabricants d’appareils d’équipement ménager, représentant une trentaine de marques. « Il arrive à faire des miracles », souffle l’un de ses premiers clients, Pascal Dumas, qui, depuis, garde sa centrale vapeur en état de marche.
Florent Pélage, 44 ans, participe à cette opération depuis cinq ans dans un domaine d’activité original : les électroniques audio (appareils hi-fi, ampli guitares, enceintes, etc.) avec notamment des compétences sur les vieux appareils à lampes. Guidé par sa passion de l’électronique et de la musique, l’envie de « donner une deuxième jeunesse aux objets », mais aussi de restaurer et perpétuer le patrimoine de la reproduction sonore, il a choisi de créer son entreprise, FloAmp. Installé depuis février 2016, officiant à Coulounieix-Chamiers, Floamp a aussi une activité de développement et de création d’appareils à lampes (ampli hi-fi et guitare) sous sa marque ou bien sur mesure, suivant les souhaits des clients.
Emma Lassort
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